Après la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), c’est au tour du ministère de Développement durable de constater un net recul des ventes de logements neufs. Seules 23 183 transactions ont été conclues dans le neuf au second trimestre 2011, soit une baisse de – 22,6 % (- 28,5 % pour les maisons et – 21,8 % pour les appartements) par rapport cette même période en 2010. « Les ventes de l’année 2010, année de poursuite de la reprise entamée en 2009, avaient été particulièrement hautes », tempère le ministère, tout en ajoutant que par rapport au premier semestre, les ventes ressortent malgré tout en hausse de 2,6 %.
Pour Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris X Nanterre, cette chute sur un an découle en partie du rabotage du dispositif d’investissement locatif Scellier. « La baisse de 25 % en 2010 à 22 % en 2011 du taux de réduction d’impôt du Scellier pour les investisseurs et la déception enregistrée par les promoteurs concernant le prêt à taux zéro, qui a plus favorisé les achats dans l’ancien, sont les causes principales de cette baisse », analyse t-il.
Conséquence directe de cet effondrement des ventes, les stocks de logements ont gonflé de + 1,5 %, soit près de 68 000 logements à vendre au second trimestre 2011. Les délais de vente se sont allongés passant de 7 mois à plus de 8 mois et demi pour les appartements et de 8 mois et demi à un peu plus de 11 mois pour les maisons.
En parallèle, le prix moyen du mètre carré dans les logements collectifs neufs a bondi de 7,7 % par rapport au deuxième trimestre en 2010, tandis que pour les logements individuels la progression s’affiche à + 1,8 %. « La hausse des prix n’a pas de raison de s’arrêter en raison de l’augmentation des prix des matériaux et des contraintes imposées pour les bâtiments basse consommation », estime Michel Mouillart.
Quid des prochains mois ? Le coup de rabot de 10 % sur les niches fiscales annoncé dans le cadre du plan d’austérité entraîne une nouvelle baisse du taux de réduction d’impôt du Scellier et pourrait encore faire baisser les ventes de logements neufs dans les mois à venir. C’est en tout cas ce que redoute Fédération des promoteurs constructeurs (FPC) qui rappelle que « la baisse des taux de 25 à 22 % […] a contribué à la chute de 32 % des ventes aux investisseurs individuels au premier semestre ».
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